samedi 15 août 2009

Thanatos



Than dit à son ami Atos: pas vrai mais c'est toi
Je te sais mort et pourtant tu es devant moi
Je ne comprends pas j'étais à tes funérailles
Oh! n'approche pas explique moi en détails

C'était toi répond Atos j'ai du fermer tes yeux
Quand tu avais rendu ton dernier souffle
Tu conduisais la voiture tu te rappelles
Puis cet accident Oh! Comme c'était affreux

Non ne me dit pas que je suis un revenant
C'était toi Atos qui conduisait fébrile
De grâce arrête ton jeu ridicule
C'est toi le mort je me rappelle maintenant

Désemparés Than et Atos lèvent leurs yeux
Vers le ciel pour constater l'infortune
Perçoivent deux soleils et plusieurs lunes
Ils avaient assurément raison tous les deux

Morts sur terre vivants dans un autre monde
Comment est-ce possible la vie seconde
Mais c'était compter sans le sauveur Thanatos
Qui fait de nos âmes les migrants du cosmos

MG









7 commentaires:

kalimate a dit…

Sur une tonalité légère et amusante, MG nous rapporte la mort devisant , de contrôleur à contrôlé, de penseur à pensée, qui est mort et qui l'est. Than et Atos sont-ils opposables sans élimination de tous les excès?
D'un côté nous sommes devant l'image d'un néant abyssal où rien n'est présent, de l'autre, nous sommes devant l'image d'un excès d'altérité absolue: de soleil, de lunes et de pluralité d'univers.
Ton poème est chantable en Slam, cher MG tu es sublime.

MG a dit…

Si j'ai écrit ce poème d'un seul tenant,c'était pour laisser libre cours à la pensée imaginative automatique,j'ai du néanmoins ajusté le mètre pour le classique alexandrin
Maintenant,chère ami kali,ton commentaire vient m'éclairer et me faire découvrir mon poème dans une dimension insoupçonnée!
Merci de m'illuminer.

Yugurta a dit…

De part et d'autre du miroir, chaque face se croit la bonne.
Mais tandis que l'une s'efface, l'autre s'incline et trépasse.
Envers et verso, recto ou revers, dimensions que l'on veut figées mais qui se rient de nous.
Tes vers, MG, illustrent une idée rare : la véracité de la vie est-elle une affaire de conscience ou de perception ?
Concept relayé avec art par la majestueuse Kali !
Que ces mots soient nés sans circonspection ni circoncision rajoute à leur finesse.
Félicitations !

MG a dit…

"Envers et verso, recto ou revers, dimensions que l'on veut figées mais qui se rient de nous."
Très probablement, yugurta, notre impuissance se réfugie dans une logique paresseuse et démissionnaire
qui explique sans savoir.Notre imaginaire mythologique sans cesse renouvelé reste notre meilleure approche en attendant de mettre de la lumière dans quelques dédales obscures de l'existence.

kalimate a dit…

MG, cher, la sacré, le mysticisme ne t'inspire pas, toi l'aimant de l'absolue beauté des rimes et des mètres?
aimant dans le sens de "majdoub"

MG a dit…

Chère amie kali, la poésie est un monde qui allie rêve et réalité, toutes les portes lui sont ouvertes et aucune censure, en principe, ne lui serait envisageable.
Le mysticisme trouve son objet là ou la raison bute contre l'inconnu, sublimer le doute en certitude n'est possible que par une exaltation de l'incertain; à ce propos tu me rappelle le célèbre poète marocain sidi Abderrahmane El Majdoub, qui disait dans un de ses quatrains: le doute est un début de sagesse.

Yugurta a dit…

Ta phrase "sublimer le doute en certitude n'est possible que par une exaltation de l'incertain" me laisse estomaqué !
L'intelligence qu'elle contient éclaire l'avenir d'une lueur nouvelle.