lundi 11 août 2008

Une étoile n'est plus

La pléiade des poètes arabes se retrouve appauvri
La Palestine par tant de sanglots a les paupières sèches
Restitue des larmes abondantes pour pleurer Darwich
Une étoile s'est éteinte au firmament de la poésie

Le ciel est triste a perdu de son flux
L'astre n'est plus mais sa lumière reste
A se propager dans la voute des poètes
Une étoile s'est éteinte on la verra plus

Sa mémoire est impérissable le génie son fort
Pour avoir su versifier l'injustice et le drame
Par le seul mot plus fort que les armes
Une étoile s'est éteinte Darwich n'est pas mort

5 commentaires:

Zineb a dit…

salut,

j'aimerais bien lire les poèmes de Mahmoud Darwich qui parlent de la Palestine.

Qu'il repose en paix !

MG a dit…

Voila pour toi Zineb le plus cèlèbre des poémes de M.Darwich




Identité

Ce célèbre poème, écrit en 1964, est devenu comme un refrain magique enflammant les cœurs et déchaînant les sentiments de fierté et d'enthousiasme des Palestiniens. Mahmoud DARWICH est souvent interpellé, lors de ses récitals, par un public qui le lui réclame et voit en lui plus un prophète qu'un poète tout simplement... Mais à chaque fois, il refuse, préférant lire ses nouveaux poèmes.

 
 
Inscris !
Je suis Arabe
Le numéro de ma carte : cinquante mille
Nombre d'enfants : huit
Et le neuvième... arrivera après l'été !
Et te voilà furieux !
Inscris !
Je suis Arabe
Je travaille à la carrière avec mes compagnons de peine
Et j'ai huit bambins
Leur galette de pain
Les vêtements, leur cahier d'écolier
Je les tire des rochers...
Oh ! je n'irai pas quémander l'aumône à ta porte
Je ne me fais pas tout petit au porche de ton palais
Et te voilà furieux !
Inscris !
Je suis Arabe
Sans nom de famille - je suis mon prénom
« Patient infiniment » dans un pays où tous
Vivent sur les braises de la Colère
     Mes racines...
     Avant la naissance du temps elles prirent pied
     Avant l'effusion de la durée
     Avant le cyprès et l'olivier
     ...avant l'éclosion de l'herbe
Mon père... est d'une famille de laboureurs
     N'a rien avec messieurs les notables
Mon grand-père était paysan - être
     Sans valeur - ni ascendance.
Ma maison, une hutte de gardien
     En troncs et en roseaux
Voilà qui je suis - cela te plaît-il ?
     Sans nom de famille, je ne suis que mon prénom.
Inscris !
     Je suis Arabe
Mes cheveux... couleur du charbon
Mes yeux... couleur de café
Signes particuliers :
     Sur la tête un kefiyyé avec son cordon bien serré
Et ma paume est dure comme une pierre
...elle écorche celui qui la serre
La nourriture que je préfère c'est
     L'huile d'olive et le thym
Mon adresse :
     Je suis d'un village isolé...
     Où les rues n'ont plus de noms
     Et tous les hommes... à la carrière comme au champ
Aiment bien le communisme
     Inscris !
     Je suis Arabe
     Et te voilà furieux !
 
Inscris
     Que je suis Arabe
Que tu as raflé les vignes de mes pères
     Et la terre que je cultivais
     Moi et mes enfants ensemble
     Tu nous as tout pris hormis
     Pour la survie de mes petits-fils
     Les rochers que voici
Mais votre gouvernement va les saisir aussi
     ...à ce que l'on dit !
DONC
Inscris !
     En tête du premier feuillet
     Que je n'ai pas de haine pour les hommes
     Que je n'assaille personne mais que
Si j'ai faim
     Je mange la chair de mon Usurpateur
Gare ! Gare ! Gare
     À ma fureur !
 
Mahmoud Darwich
traduction: Olivier Carré
Chronique de la tristesse ordinaire suivie de Poèmes palestiniens
Paris, Les Éditions du Cerf, 1989

Anonyme a dit…

Pour ne pas l'oublier, il faut le lire inlassablement...

Anonyme a dit…

Je découvre et j' aime cette fureur ...

Zineb a dit…

Merci pour le poème il m'a beaucoup plu et je le posterais dans mon blog.
Merci encore et à bientôt.:)